Journal du 17 septembre

Cela fait maintenant un mois que je suis de retour à la maison, après de longues vacances bipédiennes imposées par Indy. Eh bien je peux d'ores et déjà vous assurer que le bilan de ces dernières semaines est loin d'être positif et que cette "rentrée" s'est avérée plutôt difficile. 

Le service félin s'est dégradé au fil des jours comme une taupinière à l'abandon et, j'en ai bien peur, est devenu un secteur en crise : diminution du temps de jeu en binôme avec mon bipède, réduction des séances de brossage (je les adore, car j'ai droit à un massage en prime à chaque fois), annexion de mon territoire pendant mes heures de siestes et restrictions sur les friandises. 

J'ai pourtant fait mon possible pour épauler mon bipède dans la vie de tous les jours en endossant de lourdes responsabilités dans le cadre d'activités professionnelles cumulées : vigie de fenêtre (pour faire barrage aux insectes), testeur de matelas, contrôleuse qualité de la fraîcheur du linge et de la nourriture, coach sportif, agent de maintenance des fournitures de bureau, etc., mais cela n'a rien donné.

Alors, pour faire plaisir à Indy, très concernée par le bien-être de notre planète, je me suis particulièrement investie dans le tri sélectif des poubelles et le recyclage de cartons. Je ne sais pas pourquoi, mais ces actions n'ont pas été accueillies favorablement par la direction à deux pattes.

Résultat, je me suis retrouvée reléguée à tenir mon rôle de chat et c'est là que les choses ont dérapé hier, dans la soirée : 

"alors que j'étais désoeuvrée, je décide d'aller faire un tour en cuisine, histoire de me mettre une croquette sous la dent. Soudain, une odeur alléchante de laitage émoustille mes papilles et m'oriente vers une bouteille de lait, abandonnée toute seule sur la table, que je rejoins d'un bond afin de lui tenir compagnie. 

Indy, partie précipitamment répondre au téléphone, avait vraisemblablement oublié de la refermer et je profite de l'instant pour faire plus ample connaissance avec la bouteille de lait en lui donnant un petit coup de tête amical. Celle-ci se renverse brutalement, sous le coup de l'émotion sans doute. 

Médusée, je regarde  le délicieux breuvage se répandre sous mes coussinets, sur la nappe, les chaises et le sol de la cuisine et réalise peu à peu la gravité de la situation. Penaude, je rampe discrètement me cacher sous le lit, en semant sur mon passage, tel le Petit Poucet, les empreintes lactées de mon délit félin".

J'ai eu beaucoup de chance car je n'ai subi aucunes représailles et je n'ai même pas été punie.

Cependant, suite à cette épisode malheureux, la direction à deux pattes m'a clairement fait comprendre que l'heure n'était pas aux revendications mais à l'adoption d'un profil bas que j'ai préféré adopter en hauteur, bien au chaud dans mon hamac.

Bienvenue aux nouveaux aminautes !

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